Après beaucoup de souffrance, Léane Tabu veut « revenir dans le game »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Triple Championne de France l'an dernier sur le circuit de Plédran, Léane Tabu a vécu un contre-la-montre différent de l'an dernier, ce mercredi, à Altkirch. Au pied du podium (voir classement), elle a eu besoin de relâcher la pression une fois la ligne franchie. Et pas spécialement à cause de son résultat du jour. "Forcément, quand on gagne tout l’année précédente, on a beaucoup d’attentes. J’avais beaucoup d’ambitions en début d’année mais j’ai vécu un début de saison un peu difficile, de mauvaises conditions d’entraînement à cause d’un changement d’entraîneur. Physiquement, c’est dur, j’ai perdu un peu de niveau. Mentalement, c'est aussi pesant et assez compliqué". La coureuse du Centre-Val de Loire était même plutôt satisfaite d'elle. "Je commence à me remettre petit à petit au niveau donc je savais que je n’allais pas être prête aujourd’hui. Je suis déjà contente d’être 4e".

Surtout que les filles devant elle ont une dynamique bien différente. "Les filles devant sont très fortes, je savais qu’elles allaient sûrement me battre. Une 4e place en mai me convient, mes plus gros objectifs seront en fin de saison". C'est surtout en début de course qu'elle a eu du mal à contenir l'écart, car après, l'athlète du Centre-Val de Loire s'est remise dans le bon sens. "J’ai essayé de ne pas partir trop vite. Je ne me suis pas mise à bloc, j’ai essayé de bien gérer. Dans la bosse il faut y aller et réussir à continuer ensuite. Je n’ai pas trop pioché mais j’étais un petit peu en retard par rapport aux autres filles. Ensuite je suis revenue mais ça n’a pas suffi", raconte-t-elle. Mais l'essentiel était donc ailleurs.

« JE SUIS ENCORE ÉNORMÉMENT STRESSÉE »

Cet hiver, Yann Le Boudec, entraîneur au Pôle Espoirs de Bourges n'a pas été renouvelé. Cette décision a suscité plusieurs réactions de la part des athlètes entrainés. Dont Léane Tabu, donc, qui l'évoque avec les yeux humides et la voix qui se serre. "Ça a été dur pour tous les athlètes. On programme des objectifs avec nos entraîneurs et du jour au lendemain on nous dit que c’est fini pour des raisons qui ne sont, pour nous, pas légitimes. Tout se passait très bien et on nous casse nos bonnes conditions et un mode de vie. On nous a laissé beaucoup souffrir parce que la situation était beaucoup plus compliquée pour nous que pour d’autres qui n’étaient pas avec nous. Ensuite, il faut se réadapter à de nouveaux entraîneurs, qui conviennent, ou pas. Ce sont des moments difficiles dans une vie. Nous on les vit à 15, 16, 17 ans, ça aurait pu arriver avant ou après", détaille-t-elle.

Léane Tabu a encore besoin de temps pour retrouver ses sensations habituelles. "J’ai repris de bonnes conditions d’entraînement il y a peu mais la condition physique met forcément du temps à revenir. Je suis encore énormément stressée et je me mets beaucoup de pression pour la fin de saison". Aussi parce qu'elle doit confirmer une saison de J1 plus que réussie. "Une saison J1 comme ça, c’était inimaginable. J’ai vécu la meilleure saison de ma vie. Réussir à confirmer est très compliqué, d’autant que je n’étais pas dans les meilleures conditions pour le faire. Je suis attendue partout, ça met de la pression. Comme la suite de ma carrière". En plus, les pépins ne l'ont pas épargnée. "J’ai eu le Covid et ensuite je me suis ouvert la cuisse en décembre. J’ai essayé de reconsolider les bases".

« MONTRER QUE JE SUIS TOUJOURS LÀ »

Alors avec cette "approche compliquée", son Championnat de France ne sera peut-être pas le meilleur qu'elle connaitra dans sa carrière. "J’espère revenir dans le “game” sur ces Championnats de France. Reprendre du plaisir sur les courses, me donner à fond pour montrer que je suis toujours là et que je serai présente en fin d’année pour répondre aux attentes sur les grands Championnats". Ce vendredi, elle aura une occasion de retrouver la confiance sur le relais mixte, avant la course en ligne le dimanche. "La course en ligne va être très dure. Ça va faire une grosse sélection, surtout que certaines filles sont vraiment très fortes sur ce parcours. Je vais me donner à fond et on verra ce que ça va donner". Léane Tabu garde au moins un peu le sourire malgré les conditions difficiles.

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